Une histoire, une histoire réelle, se termine toujours comme elle commence.

Celle de la célibataire ne pouvait déroger à la règle.

Commencée dans la solitude, elle se terminera ainsi. Non que la solitude me dérange, au contraire elle m'arrange. Les hommes, les femmes que je rencontre sont autant de vies que j'apprécie de lire au creux des conversations les plus dérisoires, autant d'éclairs déchargeant toujours un peu de luminosité sur moi, un peu de colère aussi, de fêlure et de rayonnement. Je les prend, je les reçois, je les donne. Mais j'aime les savourer seule.

J'ai besoin de ma solitude, j'en ai toujours eu besoin. Un homme près de moi ? Fichtre, et comment me ressourcer tranquille alors ? Efforts et concessions à faire, amour toujours inégalement réparti à supporter, temps à donner. Tout ça me fatigue égoïstement. Je n'aime que les hommes qui gardent leurs distances avec moi. Je peux aimer leur défauts puisqu'ils ne viennent pas interférer avec les miens. Je peux regarder leur vie avec attendrissement parce qu'ils ne sont pas dans la mienne. Mais je crois tout simplement que je ne supporte pas qu'ils m'aiment.

J'ai pu, pendant ces quelques mois où je vous ai livré ma vie, quelquefois pour me décharger par l'auto-dérision de poids trop lourds à porter, souvent pour m'amuser simplement, par les mots, par leur musique, j'ai pu donc, rencontrer des personnes agréables, en lire de torturées, d'autres plus légères.

Certains d'entre vous m'ont fait rire, je pense essentiellement à Eulalie, à Nacha, DesMurmures (quand tu t'en foutais encore !), à Ralphy, d'autres comme Marmotte ou Berlioz m'ont ouvert un peu les portes de leur monde, d'autres ont fait couler sur mes joues des larmes empreintes de nostalgie - oui oui Ataraxie je parle de toi ! -, et j'en oublie.

Cette expérience virtuelle me laisse un goût délicieux de pain chaud sortant du four. Mais aujourd'hui je n'ai plus faim. L'heure est à l'été et à ses régimes secs. Mais ce n'est pas parce que j'ai décidé de ne plus me laisser aller au plaisir simple de la nourriture que je ne peux pas continuer à feuilleter les livres de cuisine !

Bonne route à tous et à bientôt,

L'éternelle célibataire bien décidée à le rester encore un peu.